L'Hôtel Pasteur rouvre ses portes début mars
L'Hôtel Pasteur rouvre ses portes début mars, après trois ans de travaux. Pendant sept ans, il a été un laboratoire en perpétuelle ébullition. Exemple avec un chantier atypique, Permis de construire, qui s’est tenu l'été dernier, mené par les Compagnons bâtisseurs.
La rénovation de Pasteur a été l'occasion pour les Compagnons bâtisseurs de monter un chantier expérimental, entre octobre 2019 et juillet 2020 : Permis de construire, à destination de personnes en grande précarité. Il s’agissait de réhabiliter les paillasses scientifiques, un mobilier lié aux premières vies du lieu : la faculté des sciences de Rennes, puis la faculté dentaire. À raison de dix sessions de trois semaines, 80 personnes ont participé au chantier. « Certaines n’avaient plus de motivation, plus de flamme, après un long parcours de galère, raconte Corinne Alonzi, responsable départementale des Compagnons bâtisseurs. Notre moteur a été la bienveillance pour redonner de l’envie. »
Cette action s’est bien sûr articulée autour du chantier, mais également autour de moments conviviaux, comme des repas réalisés et pris en commun, des ateliers scientifiques et sportifs, des groupes de paroles, des visites hors les murs. Permis de construire a été conçu de façon partenariale, chacun amenant son expérience et son expertise. Ont été partie prenante : Breizh insertion sport, l’équipe mobile précarité du centre hospitalier Guillaume-Régnier, les Petits Débrouillards, le CCAS, Pôle Emploi, Territoires publics, les architectes d’Encore Heureux, l’association Hôtel Pasteur, la Région, la Ville...« C’est une démarche originale de recherche active, explique Corinne Alonzi. D’habitude, chacun reste dans son secteur, on ne se côtoie pas vraiment. Là, on a tous fait un pas de côté pour expérimenter de nouveaux fonctionnements. Cela a été une méthode de travail très enrichissante. »
La future cuisine collective
À Pasteur, pendant toute la durée des travaux, il y a toujours des chantiers en cours. En parallèle de Permis de construire, une dizaine de stagiaires encadrés par l’Afpa et le Greta se sont attelés à la construction de la future cuisine collective. Comme toujours en ce qui concerne la réhabilitation de ce bâtiment, il s’est agi de faire avec un maximum de récupération. « Il a fallut reprendre, réajuster... On ne fait pas cela sur des chantiers classiques, explique Pascal Julet, formateur en menuiserie. C’est ce qui en fait le charme ! »Et d’ajouter : « Dès que l’on met les pieds à Pasteur, on est pris par l’esprit d’ouverture qui se dégage du lieu. Ici, c’est une mine de possibles. »